03 septembre 2018 -IAM, News
Jean-Louis Richard, Senior Financial Analyst
Une nouvelle étude, signée Crédit Suisse, fait un tour d’horizon du financement des retraites. Le taux de conversion, qui permet de calculer la rente annuelle à partir de la fortune du deuxième pilier, en est un élément clé. Son niveau jugé «adéquat» par les actuaires est de l’ordre de 5.0%. C’est en dessous du taux minimal légal de 6.8% appliqué sur la partie obligatoire de la fortune (constituée par les prélèvements sur les revenus jusqu’à 84’600 francs par an). Sur la partie sur-obligatoire, les institutions de prévoyance appliquent un taux libre et nettement inférieur. Mais, relève l’étude, le taux de conversion moyen est encore de 5.5%, ce qui est trop élevé. Les conséquences sont que les retraités ponctionnent trop d’argent sur les institutions de prévoyance aux dépends des actifs; pour corriger cette situation, le taux de conversion devra encore baisser à l’avenir; cela devrait conduire les actifs à épargner davantage s’ils veulent préserver le niveau de leurs prestations futures.
À moins qu’ils n’optent pour le versement de leur fortune en capital. 31% des nouveaux retraités choisissent cette option. 18% panachent versement en capital et rente. Un projet pour interdire ces retraits en raison du risque que des personnes se retrouvent à l’assistance après l’épuisement de leur capital avait été rejeté par le parlement en 2016. Enfin, une courte majorité de 51% préfère transformer la totalité de la fortune en rente.
L’avantage financier de l’une ou l’autre solution dépend de paramètres connus comme les taux d’impositions du capital et du revenu et le taux de conversion; d’autres paramètres sont inconnus comme le rendement futur sur la fortune et la longévité du retraité. Jouant sur tous ces paramètres, l’étude ne parvient à pas à tirer une conclusion franche, mise à part la constatation que la baisse du taux de conversion encourage le retrait du capital.