Séisme sur les marchés des matières premières

Alors que le marché des matières premières était déjà en recul avant le début de la crise sanitaire en raison du ralentissement de l’activité en Chine et dans les pays industrialisés (prix en recul de près de 10% en 2019), l’arrêt de l’activité industrielle avec la crise du Covid19 y a provoqué un véritable séisme. En effet, les cours des commodités ont dévissé de plus de 40% entre janvier et la fin du mois d’avril. Les prix de l’énergie (pétrole, gaz, charbon) se sont effondrés (-40% pour le Brent) avec l’arrêt du trafic aérien et du trafic automobile. Et cet effondrement a entraîné toutes les valeurs des matières agricoles liées au secteur des carburants : les cours de l’huile de palme, du soja, du maïs et du sucre ont perdu entre 20% et30% depuis le début de l’année. Les prix des matières industrielles (aluminium, nickel, étain, cuivre, etc.) se sont contractés entre 10% et 20%. Seul le minerai de fer a limité la baisse de ses cours à moins de 10% soutenu par la demande chinoise. Mais certaines matières agricoles, comme le riz ou le blé, ont vu leurs prix augmenter en ligne avec la forte demande mondiale pour les denrées de base pendant le confinement. Il est évidemment difficile de faire des prévisions de prix pour ces matières au cours des prochains mois, car tout va dépendre de la vitesse de la reprise de l’activité post confinement et de la résilience de l’économie chinoise. On constate toutefois déjà un léger rebond des prix du pétrole et du sucre. En tout cas, l’effondrement des prix des matières premières agricoles et industrielles devrait impacter très fortement les pays émergents exportateurs qui sont déjà durement touchés par la pandémie comme le Brésil, l’Argentine, l’Indonésie ou la Malaisie.