18 janvier 2022 -IAM, News
Hugues Chevalier, Economist
Selon la Banque centrale européenne (BCE), les risques de retard de la reprise en Europe s’accroissent avec la diffusion du variant « Omicron ». En effet, à court terme, la hausse exponentielle des nouvelles contaminations dues à ce nouveau variant devrait perturber (à nouveau) l’activité. Pour l’instant, on observe peu de fermetures ou d’autres mesures de contraintes. Seuls certains secteurs sont touchés, comme le tourisme et la restauration.
En outre, quelques pays, comme l’Autriche, ont imposé un confinement de quelques semaines, mais sans avoir l’ampleur des mesures mises en place précédemment. En revanche, l’arrêt de travail de millions de personnes perturbe actuellement l’activité. Dans certains secteurs et dans certaines régions, l’activité tourne avec 10% de personnes en moins ce qui ralentit la production et retarde la poursuite de la reprise économique. Ce ralentissement de l’activité est peut-être une bonne nouvelle sur le front de l’inflation. En effet, la demande, qui a été très forte ces derniers mois, devrait être moins dynamique et pourrait permettre aux goulets d’étranglement de se résorber plus rapidement et, ainsi, de générer moins de pression sur les prix. De plus, l’inflation semblait déjà avoir atteint son point haut en Europe continentale avant le ralentissement dû à « Omicron ».
Les incertitudes sur l’évolution de l’activité au cours du 1er semestre et l’atténuation des pressions inflationnistes ont décidé la BCE à ne pas resserrer sa politique monétaire plus rapidement. Bien que la BCE ait annoncé l’arrêt progressif de ses rachats d’actifs au cours des prochains mois, sa politique monétaire devrait rester très accommodante et le resserrement monétaire ne sera effectué que par étape pour éviter d’asphyxier la reprise en cours avec un ajustement des conditions de financement trop brusque.