L’économie russe à genoux

13 janvier 2025
-IAM, News

Hugues Chevalier, Economist

En dépit des affirmations du Kremlin, après bientôt trois ans de guerre en Ukraine, la situation économique se dégrade fortement en Russie. L’arrêt du dernier gazoduc traversant l’Ukraine, approvisionnant en autres l’Autriche et la Hongrie, a été coupé par l’Ukraine le 1er janvier dernier, privant la Russie de 6.3 milliards d’euros de revenus annuels, est un nouveau coup dur pour Moscou. Alors que l’intégralité de l’activité économique est orientée vers la production d’armes et l’effort de guerre, le reste de l’économie subit une stagflation. La hausse des prix à 9% sur un an est le double de l’objectif du gouvernement. Pour contrer cette dérive inflationniste, la banque centrale russe a été contrainte d’augmenter ses taux directeurs à 21%, le niveau le plus élevé depuis 20 ans. Par conséquent, les taux d’intérêt des banques commerciales atteignent 30%, étranglant ainsi la consommation et les investissements, faisant redouter une vague de faillites dans les secteurs n’appartenant pas au complexe militaro-industriel. Par ailleurs, le rouble plonge, renforçant encore l’inflation par le biais des importations (celles qui sont encore possibles). Le FMI a annoncé dans ses prévisions trimestrielles une nouvelle baisse de la croissance du PIB prévue en 2025 à 1.3% seulement. La seule issue économique et financière pour la Russie serait l’arrêt de la guerre. Mais pour l’instant aucune négociation n’a débuté entre les différentes parties et la transition de président aux Etats-Unis ne devrait pas, dans l’immédiat, changer la donne. Avec une économie en quasi-récession et tournée uniquement sur l’effort de guerre, les risques de troubles sociaux augmentent.

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