28 mars 2019 -IAM, News
Jean-Louis Richard, Senior Financial Analyst
Le trimestre est prêt de se boucler… sur des performances boursières réjouissantes dans les principales classes d’actifs. Les actions sont en hausse de 12% en Suisse et même de 14% aux Etats-Unis (en francs). L’immobilier flirte avec une appréciation proche de 10%, selon les chiffres du fonds immobilier de IAM. Les obligations sont également en hausse, comme en témoigne l’appréciation de 1% de l’indice SBI des obligations suisses.
Les trois mois écoulés sont un contrecoup de la forte correction du quatrième trimestre 2018, lorsque les actions suisses avaient chuté de 9%. Les investisseurs ont réagi à un assombrissement des perspectives de croissance conjugué à la hausse programmée des taux directeurs des principales banques centrales.
Mais, début 2019, les banques centrales ont pris acte de la détérioration conjoncturelle et ont réduit la pression sur les taux d’intérêt. C’est l’explication de la bonne tenue des obligations. Leurs prix montent lorsque les taux baissent et inversement. Indirectement, la baisse des taux donne également un coup de pouce à l’immobilier et aux actions dans la mesure où elle induit pour eux une baisse du coût du capital. Mais ceci n’est pas toute l’explication.
Depuis quelques semaines, les indicateurs économiques ont cessé de se dégrader ; quelques améliorations ont même été enregistrées. L’interprétation est que le ralentissement conjoncturel pourrait se révéler moins sévère que les investisseurs l’avaient envisagé fin 2018.
La situation qui se profile est une conjoncture suffisamment molle pour que les banques centrales n’appuient plus sur le frein des taux d’intérêt, mais suffisamment robuste pour que les entreprises continuent de faire croître leurs bénéfices. Un tel équilibre profite aux principales classes d’actifs, mais il est délicat à maintenir. Le risque de glissade est important. Autrement dit, pour réjouissant que se profile ce premier trimestre, il est trop tôt pour crier victoire.