04 octobre 2017 -
Olivier Aeschlimann, Senior Financial Analyst, Fund Manager
Au troisième trimestre 2017, l’économie mondiale a maintenu sa trajectoire de croissance et les indicateurs conjoncturels de septembre (PMI) confirment que l’embellie est solidement installée. Aux USA, les cyclones Harvey et Irma n’ont pas fait dérailler le secteur manufacturier et la baisse de l’USD (indice pondéré en fonction des échanges commerciaux) devrait bénéficier aux industriels au cours des prochains mois. Dans ce contexte, Mme Yellen a laissé entendre que la Fed remonterait à nouveaux ses taux directeurs en fin d’année, malgré la faiblesse des pressions inflationnistes. Par ailleurs, l’institution va commencer à diminuer la taille de son bilan dès octobre 2017. Dans la zone euro, la conjoncture est en phase d’accélération avec des indices PMI au plus haut depuis 6 ans et un taux de chômage à 9.1%, son plus bas niveau depuis 2009. Les incertitudes politiques, élections allemandes (difficulté pour Mme Merkel à établir une coalition «jamaïcaine») et référendum catalan, ne sont pas considérées par le marché comme des problèmes structurels de nature à faire dérailler la croissance du vieux continent. Au Japon également la conjoncture s’améliore, non seulement grâce à une embellie du commerce extérieur, mais également en raison de la consommation des ménages. Ce contexte favorable légitime la politique hétérodoxe de M. Shinzo Abe et devrait l’aider dans la course aux législatives anticipées du 22 octobre. En Chine, suite à un début d’année vigoureux (+7% au deuxième trimestre), la conjoncture devrait graduellement ralentir, notamment dans le secteur immobilier. Cela dit, il s’agit d’une descente en pente douce et les autorités ont déjà annoncé un assouplissement des conditions de crédit aux PME. En fait, la Chine entend réduire les surcapacités de production de son industrie lourde (fonderies d’acier et d’aluminium) pour en maintenir la rentabilité. Cela contribue à la stratégie de rebalancement de l’économie chinoise vers plus de consommation et moins d’investissement. En conséquence, la croissance sera certes moins forte que par le passé, mais plus stable et résiliente.
Les bonnes nouvelles économiques ont soutenu le prix des métaux industriels. Sur la période, le cuivre progresse ainsi de +8.4%, le zinc de +16.4%, le nickel de +11.4% et l’aluminium de +9.7%. Le prix du fer, qui baisse de -4.5% fait figure d’exception, mais c’est le résultat logique des coupures de production des aciéries chinoises. En ce qui concerne les métaux précieux, l’or a connu une forte volatilité. Il s’est dans un premier temps apprécié de +8.7% notamment en raison de l’escalade de la crise Nord-Coréenne, avant de terminer le trimestre sur une hausse de +3.1%, les fondamentaux macroéconomiques reprenant le dessus suite aux commentaires de Mme Yellen. L’évolution du platine a suivi un schéma similaire à celui de l’or, mais avec une plus grande amplitude. Ce métal s’est d’abord apprécié de +9.5% pour terminer la période sur une baisse de -1.5%.
Le contexte de reprise cyclique décrit plus haut est favorable aux métaux de base et industriels. Par ailleurs, l’engouement pour les véhicules électriques se traduit par un intérêt marqué des investisseurs pour les composants de batteries tels que cuivre, lithium, cobalt et graphite. En outre, la restructuration des secteurs de l’acier et de l’aluminium en Chine devrait, améliorer le pricing power des aciéries et fonderies en Europe comme aux USA. En bref, les perspectives du secteur minier ont rarement été aussi favorables: la demande est stabilisée et de réels progrès ont été réalisés du côté de l’offre. Cela devrait se traduire par une solide génération de free cash-flow.
Graph: Commentaire «Gold & Metals» Q3 2017