10 avril 2017 -IAM
Olivier Aeschlimann, Senior Financial Analyst and Fund Manager
Environnement économique
L’amélioration conjoncturelle observée en fin d’année 2016 a continué et s’est même étendue au cours du premier trimestre 2017. Ainsi, les perspectives de croissance du PIB mondial pour l’année ont été revues à la hausse à 3.2% contre 3.0% à fin 2016. Certes, de nombreuses incertitudes demeurent, comme par exemple l’énorme (et croissant) endettement de l’économie chinoise, les défaillances structurelles de la zone euro, la pertinence de la politique économique de M. Abe au Japon, ou encore le repli protectionniste de l’administration Trump. Cependant, tous ces facteurs ne suffisent plus à cacher une réelle amélioration de la conjoncture mondiale. Les prix des matières premières (métaux, pétrole, gaz) sont à la hausse, ce qui se traduit par une nette amélioration financière des pays producteurs, le Brésil et la Russie notamment, et par conséquent une réduction substantielle du risque lié aux pays émergents. Les indices de confiance des directeurs d’achat (PMI) sont solidement installés en zone d’expansion dans toutes les zones géographiques, ce qui coïncide avec un redémarrage de la production industrielle. De plus, les composantes « nouvelles commandes » de ces indices étant également à la hausse, l’embellie industrielle devrait s’installer dans la durée. Par ailleurs, de meilleurs indicateurs de confiance devraient se traduire par une hausse des capex et la création d’un cercle vertueux. En effet, les dépenses d’investissement stimulent non seulement le secteur industriel qui reçoit plus de commandes, mais permettent également d’améliorer la productivité. Une meilleure productivité permet d’augmenter les salaires tout en limitant les pressions inflationnistes; ce qui stimule la consommation des ménages et préservent les marges des entreprises. Sur le plan monétaire, les choses changent également. La Fed a remonté ses taux directeurs en mars dernier et devrait relever le loyer de l’argent encore à deux (sinon trois) reprises en 2017. En conséquence, les taux réels devraient remonter et la pente de la courbe des taux se redresser. Prenant acte de cette évolution, les investisseurs et les analystes ont également changé de focus. Leurs préoccupations sont ainsi passées de la déflation à la reflation, des politiques monétaires aux politiques fiscales, du taux de chômage aux gains de productivité. L’économie mondiale semble finalement en passe de sortir de la léthargie post crise financière.
Activité de gestion sur la période et stratégie à venir
Le contexte de reprise cyclique décrit plus haut est favorable aux métaux de base et industriels. En ce qui concerne l’or et les métaux précieux, adopter une optique purement macroéconomique, basée principalement sur la hausse des taux réels et l’évolution des devises par rapport au dollar américain n’est pas suffisant. En effet, cela ne permet pas d’appréhender l’influence du risque politique qui s’est accru, notamment en raison des incertitudes liées à l’élection de M. Trump. Pour ces raisons, le fonds est sur pondéré sur les grands groupes diversifiés ainsi que sur le cuivre, mais n’a pas diminué son positionnement sur le secteur aurifère. Pour 2017, nous nous attendons à une nette amélioration des résultats des grands groupes miniers. Ceux-ci bénéficieront de la hausse de matières premières alors que leurs frais financiers et leurs capex seront toujours réduits.
Evolution des principaux métaux précieux (USD, rebasé à 100) Evolution des principaux métaux industriels (USD, rebasé à 100)