Chine : la croissance marque le pas

Après un début d’année dynamique, la croissance en Chine marque le pas, impactée par la faiblesse de la conjoncture internationale et par le manque de confiance des consommateurs. En effet, ces derniers mois, les ventes au détail et la consommation des ménages ont nettement ralenti, après le rattrapage de début d’année et la fin des confinements sanitaires. Deux facteurs impactent la consommation privée. D’abord, les revenus disponibles réels des ménages ont ralenti et ne progressent que faiblement depuis le début de l’année (et ce n’est pas la faute à l’inflation qui est proche de zéro). Ensuite, le marché du travail ne s’est pas complètement rétabli et le taux de chômage reste élevé, en particulier parmi les jeunes actifs. Cette situation favorise l’épargne, qui reste à des niveaux record, au détriment de la consommation. Si certains secteurs ne connaissent pas de crise, les ventes automobiles reculent sur les premiers quatre mois de l’année et les ventes de téléphone reculent de 5%. Enfin, la crise qui se poursuit dans l’immobilier résidentiel, en particulier les prix des logements qui ne rebondissent toujours pas, favorise une forte prudence des ménages dans leurs dépenses de consommation. Du côté des entreprises, l’activité déçoit également et se situe nettement au-dessous des prévisions. En particulier, les exportations ont marqué le pas en mai, en ligne avec la faiblesse de la conjoncture internationale. Enfin, les résultats des entreprises chinoises sont en net recul, ce qui ne favorise pas les investissements productifs. Les autorités chinoises sont conscientes de la faiblesse de la demande générale et soutiennent l’activité et le pouvoir d’achat des ménages en creusant les déficits publics. Parallèlement, la banque centrale devrait encore baisser ses taux directeurs pour soutenir le secteur de l’immobilier. Au total, il n’est plus du tout sûr que l’économie chinoise puisse atteindre l’objectif de croissance de 5% cette année.