26 octobre 2021 -IAM, News
Hugues Chevalier, Economist
Selon les données publiées le 18 octobre par Pékin, la croissance économique chinoise aurait ralenti beaucoup plus fortement qu’attendu. En effet, au cours du 3e trimestre, en glissement annuel, le PIB aurait décéléré à 4.9%, contre 7.9% au 2e trimestre, le rythme le plus faible depuis le début de la crise du Covid. Pire, en variation trimestrielle, le PIB a stagné à 0.2%, selon Capital Economics. La deuxième économie mondiale est confrontée à des chocs conjoncturels et structurels. La consommation des ménages est restée plombée par les restrictions liées au Covid qui ont limité les déplacements et le tourisme l’été dernier.
Du côté de la production, les exportations sont restées bien orientées. Mais, les entreprises font face, suite au très vif rebond de l’activité, à des pénuries (composants électroniques entre autres) et à des goulets de production. En particulier, les coupures d’électricité liées à une pénurie de charbon (politique gouvernementale de décarbonisation de l’économie) dans plus de 20 provinces ont provoqué l’arrêt de la production de milliers d’entreprises. En dépit d’une augmentation des quotas d’importation de charbon et de l’autorisation d’augmenter les prix de vente de l’électricité, les centrales thermiques au charbon continuent de fonctionner au ralenti.
Parallèlement, et de manière plus structurelle, le secteur de l’immobilier résidentiel subit les conséquences de la politique gouvernementale de réduction de l’endettement du secteur privé avec une baisse des mises en chantier et des ventes de logements ces dernières mois. Or, ce secteur compte directement et indirectement pour 30% du PIB. La quasi faillite d’Evergrande ne fait que de rajouter de l’incertitude et de la confusion à une situation déjà compliquée. Avec la normalisation progressive de la consommation mondiale, les exportations devraient ralentir au cours des prochains mois et on ne voit pas pour l’instant de relai de croissance domestique. Pour autant, le PIB devrait progresser de 6% cette année laissant du temps aux autorités pour continuer à abaisser le taux d’endettement de l’économie.