31 août 2021 -IAM, News
Hugues Chevalier, Economist
La Commission européenne devrait annoncer le 14 juillet l’interdire des moteurs thermiques à partir de 2035 dans l’Union européenne. La nouvelle réglementation n’interdirait pas les moteurs thermiques per se, mais les niveaux d’émission de CO2 autorisés seraient tellement bas que seuls les véhicules électriques pourraient être autorisés. Ce niveau de CO2 n’est pas encore décidé et ce point est crucial pour la filière du moteur thermique. En effet, à 30 g/km, seules les motorisations complètement électriques seraient autorisées, alors qu’à 50 g/km, les motorisations hybrides seraient également possibles. La filière des moteurs thermiques compte encore des dizaines de milliers d’employés en Europe et les constructeurs automobiles demandent plus de temps pour pouvoir s’adapter. Même si les constructeurs font actuellement un lobbying très actif pour obtenir a minima un niveau de 50 g/km, ceux-ci ont commencé à s’adapter et à investir à marche forcée (avec l’aide de subventions publiques), comme c’est le cas en Allemagne et France. Après le groupe VW, BMW et Daimler, c’est au tour des autres constructeurs français d’annoncer des investissements massifs dans l’électrification des moteurs. Ainsi, Stellantis, le constructeur franco-italo-américain, issu de la fusion PSA – Fiat Chrysler, a présenté la semaine dernière un plan de 30 milliards d’investissement au cours de cinq prochaines années. Les véhicules des 14 marques seront fabriqués sur quatre plateformes et partageront trois types de moteurs. Par ailleurs, Stellantis devrait créer cinq unités de construction de batteries pour atteindre une capacité de 260 gigawattheures (GWh). D’ici moins de 10 ans, pas moins de 700 GWh de capacité devraient être installés en Europe, dont un tiers pour le groupe VW. Au total, sur les douze derniers mois, ce sont 330 milliards d’euros d’investissement qui ont été annoncés, en hausse de 41% par rapport à 2019-2020