03 septembre 2015
IAM Cycling
Dantesque. Voici en un mot comment qualifier la journée surréaliste des rescapés du Tour d’Espagne. Six cols en un peu moins de 140km, 5000m de dénivelé positif, autant dire que cette onzième étape de la Vuelta restera comme l’une des plus exigeantes jamais courues sur un grand tour ces dernières années. Et au lendemain d’un premier repos ô combien mérité et attendue par le peloton, Mikel Landa (Astana) y a trouvé l’inspiration et les ressources nécessaires pour aller tutoyer en solitaire le sommet de Cortals d’Encamp. Bien trop fort pour ses adversaires, le coureur espagnol s’est littéralement envolé sur les dernières pentes pour couper la ligne avec 1’22 » d’avance sur son coéquipier Fabio Aru. Coup de force pour la formation Astana qui s’offre un doublé et qui plus est en profite également pour ramener le maillot rouge ce mercredi soir dans son camp.
IAM Cycling a, elle aussi, su mettre en lumière son maillot sur les routes andorranes, non pas en décrochant un bouquet, mais en passant la journée à l’avant. Sortie de sa relative discrétion depuis le départ, la formation professionnelle suisse a su montrer non seulement son sens de l’offensive mais aussi sa force de caractère. Avec un Jérôme Coppel, brillant, dans l’échappée du jour et une placette pour Larry Warbasse, IAM Cycling semble s’être remis sur le droit chemin lors de cette Vuelta.
Libéré, lui aussi, Jérôme Coppel n’en est pas à sa première tentative sur ce Tour d’Espagne. Jamais concluantes, ses échappées ont pourtant toujours été proches d’aller au bout. Alors au fil des jours et des kilomètres, le coureur français reprend confiance. «Les consignes énoncées lors du briefing matinal étaient de prendre l’échappée en cas de groupe conséquent expliquait le Haut-Savoyard. Quand quelques coureurs sont sortis j’ai tout de suite compris que c’était le bon coup et je suis parti avec eux. On a tout de suite vu que Landa était très fort. Et donc nous savions que ça allait être compliqué. A un moment je n’ai plus pu suivre le rythme tout simplement. J’avais presque des crampes à la fin. Je me suis accroché au groupe des favoris pour terminer. Je ne suis pas encore à 100% et je sens que les sensations reviennent petit à petit donc c’est de bon augure pour les étapes qui restent à venir».
«Sur une journée comme celle-ci c’est toujours mieux d’être à l’avant autant pour le moral que pour l’équipe. La réussite n’a pas choisi notre camp depuis le départ de cette Vuelta. Nous allons essayer de changer ça. Dans le peloton, la bagarre s’est faite dès les premiers kilomètres et ça ne s’est jamais arrêté. Je n’ai jamais fait une étape aussi dure de toute ma vie. Heureusement, nous avons été plutôt chanceux au niveau de la météo. C’était dur, mais ce qui est certain c’est qu’on s’en souviendra tous longtemps».
Une pensée confirmée par Eddy Seigneur, directeur sportif aux côtés de Mario Chiesa. Son équipe ayant retrouvée des couleurs sur les routes espagnoles, le DS tire un bilan positif de cette journée passée en Andorre : «Nous essayons depuis le départ d’être dans les échappées. Jusqu’à présent ça ne voulait pas nous sourire. Ce mercredi, comme à notre habitude nous avons tenté, et Jérôme Coppel a su se placer à l’avant de la course. Il est en pleine forme et pour les étapes qui arrivent cela s’annonce très intéressant. Tant que nous n’avons pas gagné d’étape, nous continuerons d’essayer et ce tous les jours. Mais pour cette journée en particulier, je tiens à tirer mon chapeau à tous nos coureurs car ils se sont battus jusqu’au bout».
